Premiers pas en Albanie
Après notre séjour au Monténégro, on a continué toujours plus au sud, vers l’Albanie. Dès la frontière passée, l’ambiance n’est plus du tout la même. Le paysage reste à peu près le même qu’au Monténégro, la route aussi, mais ce qu’il y a autour change radicalement : on se retrouve avec des maisons qui ne semblent pas terminées mais qui sont pourtant habitées, beaucoup de personnes se déplacent sur des très vieux vélos, on croise des charrettes tirées par des chevaux ou des ânes, les déchets sont encore plus présents que dans le pays voisin… Bref, la pauvreté se fait ressentir. C’est vraiment ce qui nous a marqué en entrant en Albanie.
Mais pour autant, les gens sont souriants et viennent volontiers engager la conversation. Ils sont curieux, ou simplement accueillant, parfois même protecteurs, et la plupart du temps de façon totalement désintéressée. Ça fait chaud au cœur ! Les mauvaises langues qui disent que c’est un pays à éviter ne doivent pas y avoir mis les pieds. Où qu’on aille, on s’est toujours sentis les bienvenus et jamais en insécurité. Le ministère des affaires étrangères le dit d’ailleurs : la petite criminalité est en générale moins présente en Albanie que dans les grandes villes de France. On vous propose donc un petit aperçu de ce pays accueillant.
On est arrivé à Shkodër peu avant la tombée de la nuit. On s’est donc mis en quête d’un endroit où passer la nuit et on s’est retrouvé devant un mosquée quasi abandonnée. Là il y avait déjà un camping-car français !
On a fait la connaissance de Dominique, Lucile, et Lola, des Creusois qui font à peu près le même tour d’Europe que nous, mais dans l’autre sens. Ils nous ont gentiment invités à passer la soirée chez eux, alors on a échangé sur les bons plans et autres choses à voir autour d'une bière et d'un plat de pâtes. L'avantage de se croiser est aussi qu'on a pu échanger nos devises, on a donc commencé l'Albanie avec une bonne petite somme en lek, la monnaie du pays, top !
Petit souvenir d'un soirée bien sympathique, encore merci à eux :)
Pour ce qui est de la mosquée, elle est classée, selon le guide du petit futé, comme l’une des plus belles mosquées des Balkans. C’est vrai qu’elle a des jolis dômes en plomb mais son esthétique ne nous a pas émus plus que ça.
Dans tous les cas, elle n’est plus beaucoup utilisée puisqu’au début du XIXe siècle, des séismes ont modifié le cours du Drin, la rivière qui passe a proximité et la mosquée se retrouve régulièrement inondée. En revanche, elle relaie toujours les appels à la prière, et ce, dès 6h du matin !
la mosquée de plomb
On a également visité le marché où on trouve de tout à condition de savoir où chercher. Il y a des vendeurs partout ! Ils ne sont pas toujours derrière un stand d’ailleurs, certains étalent simplement leur marchandise sur le trottoir, d’autres utilisent leur vélo comme présentoir. Bref, c’est un joyeux bazar qui s’organise de part et d’autre de la circulation anarchique du centre ville !
Voilà un petit aperçu de la circulatoin en centre-ville, il ne vaut mieux pas aller trop vite !
Le pont de Mes
A quelques kilomètres au nord de la ville de Shköder, on peut voir un joli pont ottoman qui date de la fin du XVIIIe siècle. Ses nombreuses arches enjambent la rivière sur une longueur de 108m.
L'ancien pont ottoman de Mes
En reprenant notre route vers le sud, on a fait une halte déjeuner à la lagune de Patok. Il s'agit d'un coin peu fréquenté des touristes, où on trouve une faune ornithologique riche et du poisson à profusion.
Les restaurants sont équipées de petites cabanes privatives, avec une table au centre. Les clients prennent donc leur repas cachés dans ces observatoires, c'est très chouette !
On a testé un restaurant de poisson au milieu de la lagune
Notre prochaine étape était la jolie ville de Krüje, qu'on a beaucoup appréciée ! Elle se situe encore un peu plus au sud et un peu plus au centre du pays également.
On a tout d'abord pris de la hauteur pour avoir un panorama sur la région. De notre point de vue (où on a aussi passé la nuit), on pouvait voir de la ville en contrebas jusqu'à la mer, et même la lagune où on était précédemment.
Joli point de vue mais malheureusement couvert
Parlons maintenant de la ville de Krüje, la partie la plus jolie se situe sur une colline, il s'agit de la citadelle. Pour y accéder, on déambule dans des petites ruelles bordées de boutiques de souvenirs, à la manière d'un bazar traditionnel. Environ la moitié des boutiques étaient ouvertes, mais chaque commerçant voulait absolument nous faire entrer dans son magasin. C'était triste de constater ces personnes cramponnées aux touristes pour gagner leur vie, on les comprend bien que ce soit vraiment agaçant.
La citadelle est partiellement en ruines, partiellement habitée. Un immense musée sur le héros national albanais, Skanderbeg, occupe tout l'espace de la place principale. Encore une fois, on a préféré aller se perdre dans les petites ruelles pour aller à la rencontre de l'âme des lieux. Le dédale d'allées est très coquet, et quelle surprise de tomber sur des poules qui déambulent librement dans la ville !
L'interieur de la citadelle
Attention gros coup de cœur gustatif ! Ces petits feuilletés sont un héritage des turcs et il s'agit maintenant d'un incontournable de la gastronomie nationale. Les albanais les mangent à toute heure pour combler un petit creux.
Les byrek sont fabriqués dans de toutes petites boutiques spécifiques et ils sont vendus aussitôt dans la rue. On en trouve au fromage, à la viande ou aux épinards pour l'équivalent de 40 centimes d'euro pièce. C'est gras et bourratif, tout ce qu'on aime, quel régal !
Byrek aux épinard et byrek au fromage
On a fait un tour par Tirana, la capitale du pays. On ne l'a pas trouvée spécialement belle mais il y a tout de même quelques bâtiments qui valent le coup d’œil. A commencer par les édifices religieux : on est entré dans la cathédrale Saint Paul qui est très moderne puisqu'elle a ouvert en 2002. On peut y voir des vitraux représentant le pape Jean Paul II, et même le pape François !
Ensuite on a vu l'extérieur de la grande mosquée qui est encore en construction.
Puis on est entré dans la cathédrale de la résurrection du Christ qui est aussi très moderne avec une inauguration en 2012. Comme toutes les églises orthodoxes, on y trouve énormément d'icônes mais pas encore trop de peintures puisqu'elles ne sont pas finies.
En plein cœur de la ville, on trouve une très grande place de 40 000 m² sans rien en son centre, pas même une petite statue de Skanderbeg. Ça fait bizarre de trouver un grand espace vide comme ça dans une capitale... Mais peut-être qu'à un moment donné il y avait une statue de Staline, Lénine, ou autre symbole soviétique car au détour d'une rue, on a vu plusieurs de ces statues bien gentiment rangées.
Sur un côté de la place se trouve le musée national historique. On n'est pas allé le visité mais on a pu apprécier l'imposante mosaïque qui couvre sa façade. Elle fait 11 mètres par 40 et représente l'élan du peuple albanais vers son indépendance et son identité.
On est retourné ensuite près de la côte, à côté de Pojani où se trouve les ruines de l’ancienne cité grecque d’Apollonia. La ville date du VIIe siècle av. J-C et abritaient environ 60 000 habitants. Le site est assez vaste et il reste encore beaucoup à découvrir, mais les fouilles n’avancent pas très vite par manque de moyens. Le centre monumental a cependant été bien restauré et on y trouve les principaux bâtiments de la cité antique. On a ainsi pu voir un bouleutérion (sorte de mairie), un arc de triomphe, un théâtre couvert (du moins à l’époque), ainsi que des temples et des magasins de stockage.
Sur un côté on trouve un mur de soutènement qui était creusé de 17 niches dans lesquelles se trouvaient des statues. On a fait une reconstitution pour bien se rendre compte de se que ça pouvait donner.
La cité antique d'Apollonia
On est revenu dans les terres en direction de Berat. Notre route nous a fait passer dans la région de Fier. Disons le franchement, c'est moche et ça pue ! En effet, en 1928 a été découverte la plus importante réserve de pétrole d'Europe. La route sillonne donc au milieu d'un champ de puits de pétrole...
Les puits de pétrole de la région de Fier
Mais la ville de Bérat en elle-même est très jolie. Elle est surnommée la ville aux mille fenêtres en référence aux façades de ses maisons ottomanes collées les unes aux autres. La vieille ville s’étend sur une colline au sommet de laquelle se dresse une forteresse. On est allé explorer tout ça par une journée pluvieuse mais ça n'en restait pas moins charmant !
la vieille ville de Berat
On s'est ensuite rendus dans l'ancienne forteresse qui domine la vieille et surtout la nouvelle ville de Berat, qui est aujourd'hui très étendue.
La citadelle renferme quelques ruines, quelques habitations, des restos et des boutiques de souvenirs. Et bien sûr, on profite de vues sublimes sur les deux vallées de part et d'autres de la colline.
On a pu voir les restes de deux mosquées, une petite église et le château dont il ne reste pratiquement plus rien. En revanche, l'ancienne citerne de la citadelle est extrêmement bien conservée et on peut même descendre à l'intérieur. Le réservoir est souterrain et il s'apparente à un long bâtiment depuis l'extérieur. En empruntant les quelques marches, l'immensité du bâtiment se révèle... et c'est vraiment impressionnant !
On s'arrête là pour cet article, qui est déjà bien long ! On vous racontera la suite de l'Albanie dans un prochain épisode, très bientôt. Surveillez bien les news de Marcelin 