Vie dans le van #3 : la nourriture
On continue dans notre série "vie dans le van" pour vous montrer comment on gère les repas au quotidien. Comme notre cuisine fait aussi office de salle de bain et de salon, il faut être organisé !
Avant d'avoir Marcelin, on se demandait comment on allait pouvoir stocker suffisamment de réserves alimentaires pour ne pas avoir à faire des courses tous les 2 jours. En fait il s'avère que les placards sont plus grands que ce qu'on s'était imaginé et qu'on dispose finalement de pas mal de place de rangement.
Le gros des réserves se trouve dans 3 grosses caisses en plastique empilables (type caisses de fruits) qu'on cache sous le lit. Il n'y a plus qu'à soulever le sommier depuis l'intérieur pour aller chercher ce qu'il nous faut.
Dans certains pays, on a trouvé des boites de conserves carrées en carton. En plus d'être sûrement plus écologiques, elles sont vachement plus optimisées que les rondes pour le stockage dans les caisses !
On entrepose les fruits et légumes dans une caisse en plastique ramassée sur la route et qu'on laisse sur le lit la journée. Ça permet de les laisser respirer et de toujours avoir un œil sur les denrées périssables.
Et pour les produits frais, on dispose d'un petit frigo à compression de 80L avec un compartiment freezer. Le volume est assez petit donc il faut sans cesse jouer à Tetris, mais ça reste confortable malgré tout.
Remarquez, on joue tous les jours à Tetris dans Marcelin, et surtout après avoir fait les courses. C'est toujours un casse-tête pour tout caser !
Pour nous réapprovisionner, on a trouvé un nouvel ami qui s'appelle Lidl ! Il y en a dans quasiment tous les pays et ils se ressemblent tous, ce qui fait qu'on ne perd pas 2h à chercher ce qu'il nous faut à chaque fois.
Ce n'est pas très local mais ils proposent quand même des produits du terroir et pas trop chers. On achète également sur les marchés quand on tombe dessus ou auprès des vendeurs de bord de route.
Par contre on ne comprend pas toujours tout ce qui est écrit sur les emballages, et quand on n'a pas de réseau téléphone pour nous permettre de traduire et bien on choisit un peu au pif. On a parfois eu de sacrées surprises, mais pas toujours heureuses...
Avant d'aller en Norvège, on avait fait le plein des réserves pour éviter un maximum d'acheter dans ce pays ultra cher ! C'était aussi l'occasion pour nous de faire un inventaire de tout ce qu'on avait, c'est à dire beaucoup !
Marcelin nous met gentiment à disposition une plaque de cuisson gaz avec 2 feux. Elle est branchée à une bouteille campigaz de 2,75 kg de butane. En général une bouteille nous dure environ 45 jours. Une fois vide, il faut aller la changer pour en prendre une autre remplie, on ne paie alors que la "recharge" qui coute entre 15 et 30 euros. Campingaz se fait plaisir sur les tarifs puisqu'il est interdit de remplir soit même leurs bouteilles. On a donc joué le jeu les premières fois, jusqu'à ce qu'on découvre que certaines personnes remplissent leur bouteille avec du GPL directement dans des stations service. Il faut juste que celles-ci disposent du bon adaptateur. Le plein se fait en 2 minutes et nous revient à 5 euros maximum ! Une sacrée différence même si on est hors la loi aux yeux de la réglementation française qui n'autorise le remplissage en GPL que dans des bouteilles bien spécifiques.
Pour économiser le gaz, on dispose aussi d'un réchaud à bois. Il s'agit d'un "rocket stove" fait maison avec des boîtes de conserves et des chutes de laine de roche. Le principe est de faire brûler le bois dans un foyer isolé thermiquement pour avoir un meilleur rendement et diriger toute la chaleur vers la casserole. Et ça marche très bien ! On n'utilise très peu de bois, il n'y a de la fumée qu'au démarrage, et à la fin il ne reste quasiment pas de cendres. (On en a déjà parlé dans un de nos premiers articles : "Nos petits aménagements").
Il nous est arrivé de faire des barbecues dans des foyers ouverts mais ça nous rend fou de voir la quantité de bois nécessaire pour faire griller 4 saucisses...
En général on se sert du bois sur place mais quand il est trop humide ou tout simplement introuvable, on garde une petite réserve dans le coffre. C'est aussi l'avantage du rocket stove, il ne nécessite pas beaucoup de combustible donc on peut facilement stocker ce qu'il nous faut.
L'inconvénient de la cuisson au feu c'est que c'est plus long qu'au gaz et que ça noircit les casseroles. On passe donc pas mal de temps en vaisselle après pour ne pas mettre de la suie partout. Mais le gros avantage c'est qu'on peut cuisiner dehors, dans notre jardin qui change tous les jours !
On ne vous fait pas de schéma mais tous ce qu'on mange doit ressortir à un moment donné... On n'a rien inventé, c'est comme ça depuis la nuit des temps et ce n'est pas prêt de changer ! Mais alors comment fait-on quand on vit en van ?
Et bien Marcelin est équipé de toilettes mais on a fait le choix de ne pas les utiliser. Il faut en effet utiliser des produits chimiques pudiquement appelés "destructeur de matière", et on n'a aucunement l'intention de respirer continuellement les émanations de ces produits ni même de les voir finir dans la nature.
On utilise donc les toilettes publiques qui se trouvent sur notre chemin. Dans certains pays comme la Suisse, les pays baltes ou encore en Scandinavie il y en a un peu partout, et qui en plus sont propres ! Sinon on se rend dans les centres commerciaux, en général on n'est jamais déçus !
Mais parfois on n'a rien à proximité, alors on va dans la nature. Mais attention, il y a quelques règles à suivre ! Un livre de Kathleen Meyer traite d'ailleurs du sujet, il s'agit de "Comment chier dans les bois : Pour une approche environnementale d'un art perdu". Elle nous explique en gros que pour éviter de contaminer les eaux potables avec des bactéries comme l'E.coli par exemple, il faut faire son affaire à plus de 50m de tout point d'eau, et d'enterrer le tout pour que ce soit plus rapidement composté.
On a donc une pelle destinée à cet usage. On creuse notre trou, on s’accroupit en faisant dans le même temps un peu de gainage, et le tour est joué ! Il nous arrive même parfois de bénéficier de superbes paysages et d'avoir les oiseaux qui nous tiennent compagnie, c'est royal !